Texte de Frédérique Bertholleau (heureuse propriétaire d'une liseuse)
Femme au regard littéralement absorbé par leur lecture, les Liseuse de MDK se livrent à nous, dans le secret de leur intimité, avec une indifférence proche de l'impertinence. Elle s'abandonnent sans pudeur à notre regard, sans nous inviter cependant à partager avec elles une quelconque complicité. Nous restons spectateurs. Nous n'avons pas le privilège d'être l'auteur de ces livres qui concentrent toute leur vie.
Et quel auteur peut ainsi être l'objet unique et exclusif de cette lecture passionnée et entière ?
Certains jours elles m'apparaissent cruelles dans cet absolu refus de se laisser distraire, cette volonté de ne pas accorder à l'autre la moindre attention.
Je les envie de pouvoir ainsi faire abstraction de tout, pour être juste elles-mêmes, pleines, entières, si sereinement égoïstes. La générosité des formes de leurs corps est une provocation.
Provocation aussi , le vocabulaire riche, coloré, lumineux et précis de MDK qui écrit si bien et avec un naturel déroutant l'émotion de l'instant volé. Les Liseuses de MDK se prêtent au jeu de notre voyeurisme avec une arrogance et une perversité déconcertantes, ingénument diaboliques.
Et certains jours, c'est précisément ce je et ce jeu et cet arrêt du temps qui me semblent complices, bienveillants, apaisants.